Nouveau dérapage pour Zara. Après le sac à main à croix Gammée en 2007, le t-shirt rayé à étoile jaune en 2014, l’enseigne de prêt à porter espagnol fait une nouvelle sortie de route en commercialisant une mini-jupe en jean brodée d’une grenouille ressemblant de très près au symbole « Pepe the frog » qui a été classé par la ligue anti-diffamation américaine comme un symbole de haine raciale.
Visibrain, plateforme de veille des réseaux sociaux revient pas-à-pas sur cette crise.
Les prémices du Badbuzz Zara x « Pepe the frog »
La crise démarre avec un tweet
Le 18 avril 2017 à 03h47 signe le début du 3ème scandale de la marque Zara. @meaganrosae partage son indignation envers la marque, suite à la découverte de la jupe Zara sur leur site marchand :
Zara is really out there trying to sell a P*pe the frog skirt, apparently unaware (?) of its current implications https://t.co/gQ3bimsdg2
— meagan 🥀 (@meaganrosae) April 18, 2017
Ce tweet lance l’alerte.
Le 18 avril 2017 à 13h19, c’est au tour du magazine fashion décalé, @Dazed de parler de l’erreur de l’enseigne avec un tweet où il partage son article Dazeddigital.com qui met en évidence la ressemblance entre la grenouille brodée de la jupe Zara et le symbole de haine raciale « Pepe the frog ». En seulement quelques heures l’article en ligne est partagé plus de 1,9k fois sur les réseaux sociaux.
.@ZARA puts Pepe the Frog lookalike on a skirt:https://t.co/JK4EIykbct pic.twitter.com/0WskaCX5Kn
— Dazed (@Dazed) April 18, 2017
L’effet boule de neige continue sur Twitter
C’est le début de la fin pour Zara. Non seulement l’affaire de la jupe se viralise très rapidement mais surtout, les internautes n’oublient pas les antécédents de la marque.
Le tweet le plus partagé est celui de @OhNoSheTwitnt, qui met en avant les précédents Badbuzz réalisés par la marque, avec une photo du t-shirt pour enfant brodé d’une étoile jaune puis en réponse à un commentaire, publie la fameuse photo de la jupe en jean :
Anyone who's surprised about Zara's Pepe the frog skirt probably doesn't remember this. I do. pic.twitter.com/GDaWmXSJng
— OhNoSheTwitnt (@OhNoSheTwitnt) April 18, 2017
@sbellelauren pic.twitter.com/3iDAfBmLfh
— OhNoSheTwitnt (@OhNoSheTwitnt) April 18, 2017
Le 2nd tweet est celui de @JxhnBinder :
Lol. The outraged fashionistas are upset about a frog... 😂😂😂 https://t.co/Kf3BmqChHU
— John Binder 👽 (@JxhnBinder) April 19, 2017
Le 3ème tweet ayant généré le plus de partages est également celui qui a initié la crise, celui de @meaganrosae :
Zara is really out there trying to sell a P*pe the frog skirt, apparently unaware (?) of its current implications https://t.co/gQ3bimsdg2
— meagan 🥀 (@meaganrosae) April 18, 2017
Les grands médias s’emparent du Badbuzz Zara
L’affaire prend un nouveau virage lorsque la presse internationale s’en saisit. Les 5 articles les plus partagés sur le sujet sont :
Vogue.co.uk - Zara respond to Pepe the frog controversy - le 19 avril 2017 à 13h21
Zara aurait-elle pu éviter la crise ?
Ce n’est pas la première fois que Zara choque ses clients à cause d’une collection « ratée ». Pourquoi ce type de badbuzz se reproduit-il ? Aurait-il pu être évité ?
Des signaux faibles dans les premières minutes
Dès les premières minutes après la publication du lanceur d’alerte, des mots très forts sont utilisés pour qualifier la nouvelle jupe en jean de Zara : « controversial symbol », « hate symbol ».
Une prise de parole trop tardive
L’enseigne de prêt-à-porter a choisi de prendre la parole, après avoir retiré la jupe de la vente. Si l’intention est bonne le timing en revanche est trop tardif. En effet, Zara a pris position plus de 24 heures après les premiers tweets et articles :
ZARA responds to the Pepe the Frog controversy after skirt is pulled from sale: https://t.co/X70zNyYtlA pic.twitter.com/xW0hRlGwjC
— British Vogue (@BritishVogue) April 19, 2017
En cas de crise digitale, les 3 premières heures sont vitales. C’est au moment où le buzz gonfle que les messages des lanceurs d’alerte sont imprimés dans l’opinion générale. Une fois qu’ils ont qualifié la crise, il devient beaucoup plus difficile pour la marque de faire entendre sa réponse.
Être alerté dans les premières minutes
En cas de crise l’essentiel est d’être prévenu le plus tôt possible. Pour ce faire, il est nécessaire d’investir dans un bon système d’alerting capable de comprendre lorsqu’une activité anormale entoure la marque.
Peut-être que si Zara avait été prévenue dès le 18 avril 2017 à 03h47, lorsque le premier tweet est apparu, la marque aurait pu diagnostiquer, et répondre plus rapidement et peut être limiter l’impact des dégâts sur sa réputation.