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Badbuzz
09/03/2021
Clémence Hutinet
Marketing manager
Nombreuses sont les marques qui profitent du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, pour mettre en lumière leur vision et leurs actions en faveur de la parité (ou pour proposer des promotions…). Mais face à un sujet aussi sensible que l’égalité des sexes, une communication maladroite, ou mal interprétée, peut donner lieu à un véritable tollé médiatique. Cette année, c’est Burger King qui pourrait en témoigner !
Visibrain, la plateforme de veille du web et des réseaux sociaux, analyse le buzz dont a fait l’objet la chaîne de restauration rapide américaine à l’occasion du 8 mars.
À l’origine de la grogne en ligne, un tweet publié par le compte anglais de Burger King dans la matinée du 8 mars : « Women belong in the kitchen » (« la place de la femme est dans la cuisine »).
Avec sa publication choc, Burger King souhaitait avant tout insister sur le fait que seul 20% des chefs du milieu de la restauration sont des femmes. En effet, en réponse à son fameux tweet, le fast food précise : « Si elles le souhaitent, bien sûr. Pourtant, seulement 20% des chefs sont des femmes. Nous avons pour mission de changer le rapport hommes-femmes dans l’industrie de la restauration en donnant aux employées la possibilité de poursuivre une carrière culinaire ».
Malgré ces précisions, sur Twitter, le mal est fait. Et pour cause, ce tweet perçu comme misogyne (aujourd’hui supprimé), a immédiatement fait réagir les internautes.
Les expressions utilisées pour parler de Burger King sur Twitter parlent d’elles-mêmes et témoignent d’un véritable bad buzz. En effet, la chaîne de restauration est directement qualifiée de « sexist » et accusée de « clickbait » (« putaclic »), 30% des tweets sur la marque contiennent ce genre d’expressions négatives.
Selon certains internautes, Burger King utiliserait la problématique du sexisme dans l’unique but d’attirer l’attention des internautes et de faire parler d’elle :
Au final, suite à sa communication, Burger King se retrouve au cœur de 691 347 tweets publiés, soit 95 fois plus de messages sur la marque qu’en temps « calme ». Dans les heures qui suivent sa publication polémique, l’enseigne de burgers fait l’objet de 11 tweets publiés par seconde, c’est 2 fois plus que Netflix à l’époque du bad buzz #CancelNetflix.
Près de 456 000 internautes s’expriment sur l’affaire qui intéresse aussi la presse : 1 317 articles publiés sur le web.
Publié par Burger King UK, c’est aux États-Unis que le tweet de la chaîne de restauration rapide fait le plus parler. 16% des messages sur Burger King ont ainsi été postés outre-Atlantique.
Après les États-Unis, les pays où l’on s’exprime le plus sur l’affaire sont le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Allemagne.
A connotation négative, le top confirme la tendance : ce qui aurait pu être un coup de communication réussi pour Burger King s’avère être un véritable bad buzz. Même certains concurrents de l’enseigne répliquent tels que KFC (4ème tweet le plus partagé) :
Here's an exclusive look at Burger King UK's stunt for Pride Month pic.twitter.com/uU7xqXbcBL
— Nick (@NickLaboyTV) March 8, 2021
burger king fuck you
— TommyInnit (@tommyinnit) March 8, 2021
I BEEN DEFENDING BURGER KING BURGERS MY ENTIRE LIFE ONLY FOR THEM TO KEEP DOING SOME DUMB SHIT EVERY TIME!!! WHAT THE FUCK!!!!
— quackity4k (@quackity4k) March 8, 2021
— KFC Gaming (@kfcgaming) March 8, 2021
Plusieurs heures après le début de la crise numérique, Burger King décide de supprimer son tweet, s’excuse et explique les raisons de sa communication. « Nous vous entendons. Nous nous sommes trompés dans notre tweet initial et nous sommes désolés. » peut-on lire dans son tweet d’excuse :
We hear you. We got our initial tweet wrong and we’re sorry. Our aim was to draw attention to the fact that only 20% of professional chefs in UK kitchens are women and to help change that by awarding culinary scholarships. We will do better next time.
— Burger King (@BurgerKingUK) March 8, 2021
La communication maladroite de Burger King UK est également commentée en France, mais dans une moindre mesure. En effet, on compte 14 185 messages en français sur la marque depuis le début de la polémique. 12 146 internautes en parlent et 32 articles de presse en ligne ont été publiés par les médias français.
A l’étranger, notamment aux États-Unis, les réactions face au tweet de Burger King étaient quasi unanimes. En revanche, en France, elles sont plus mitigées et moins accablantes.
D’un côté, nous avons certains internautes qui n’approuvent pas la communication de la marque :
De l’autre, nous retrouvons des internautes qui comprennent l’intention de Burger King et vont jusqu’à défendre la marque :
J'comprends pas ceux qui trouvent que Burger King s'est planté
— Léo - TechMaker (@LeoTechMaker) March 8, 2021
Le premier tweet est là pour choquer et donc porter la lumière sur un vrai problème de parité sur la suite
Si tout avait été dit dans le premier tweet, la visibilité aurait été divisé par 20 au minimum pic.twitter.com/mIDZKKkGMc
Le CM de Burger King qui lâche une masterclass pour faire parler d'eux et ensuite fait passer un très bon message juste en dessous sur le peu de représentation féminine dans la restauration mais t'as toujours des teubés qui savent pas ouvrir un tweet https://t.co/SapGs1cJmZ
— 💫🥔💫 Potate (@TuberculeMec) March 8, 2021
Et puis, il y a ceux qui s’amusent de Burger King et de son community manager :
On connait maintenant l'identité du CM de Burger King uk : pic.twitter.com/TruP1MP54Y
— HolyGlitch (@bonai_o) March 8, 2021
Le CM de Burger King 10mnt avant de tweeté pic.twitter.com/1ymLy01y1B
— LVMS (@lvmsket) March 8, 2021
Ainsi, d’une culture à l’autre, les croyances et la perception du « bien » et du « mal » sont totalement différentes. Ce qui peut heurter ou révolter dans un pays, peut presque passer inaperçu dans un autre, d’où l’intérêt de veiller sa marque dans sa globalité et sur les différents marchés où elle est présente.
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