Augmenter sa production de sacs : telle est l’ambition d’Hermès. Jusque-là, tout va bien. Sauf qu’il s’agit de sacs à main en peau de crocodile. Pour fabriquer davantage de ses modèles ultra luxe, la maison française est en train de construire la plus grande ferme de crocodiles d’Australie, un projet qui choque sur les réseaux sociaux.
Décryptage et analyse de l’affaire sur le web !
Bad buzz Hermès : la presse Australienne lance l’alerte
Tout commence le 9 novembre avec un article de la ABC (Australian Broadcasting Corporation) qui explique, sur son site internet, qu’Hermès vient de racheter une ferme dans le nord du pays pour y élever des crocodiles afin d’accroître sa production de sacs. L’article est partagé sur Twitter le jour même par un internaute qui se revendique comme « integral ecologist » :
À cet instant, l’information ne dépasse pas les frontières de l’Australie. Ce n’est que le lendemain que la nouvelle se propage en France.
Affaire des sacs en croco Hermès : la presse française s’empare du sujet
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que la presse française relaie l’information. Le 10 novembre, Ouest France publie un article sur le sujet. Avec 1 214 partages, il s’agit de l’article de presse en ligne le plus partagé sur Twitter :
Mais à ce moment-là, l’article passe presque inaperçu. L’indignation se fait réellement ressentir le lendemain lorsque les associations de défense des animaux telles que L214 commencent à réagir, comme on peut le voir sur la timeline ci-dessous :
Sur Twitter, activistes et associations de défense des animaux dénoncent les pratiques d’Hermès
Hugo Clément, figure emblématique de la cause animale, et diverses associations comme 30 Millions d’Amis, L214, ou encore One Voice n’ont pas hésité à réagir sur Twitter.
Top des tweets de la sphère militante pour le bien-être animal :
Si aujourd’hui, seuls 4 100 tweets ont été publiés sur Hermès et les sacs en croco, les prises de parole de ces personnalités et associations ont donné de l’écho à l’affaire. Un phénomène qui est loin d’être anodin pour la réputation d’une maison telle qu’Hermès. D’ailleurs, le champ lexical employé dans les tweets témoigne d’une certaine gravité et est caractéristique d’un bad buzz.
« Boycott Hermès », « Hermès la honte », « souffrance animale », « indécence » : Hermès s’attire les foudres des internautes sur Twitter
Parmi les expressions les plus utilisées pour parler d’Hermès et de ses sacs en crocodile, nous retrouvons des mots très forts comme « honte », « indécence », « scandaleux »… Au total, 82% des messages sur la marque contiennent ce genre d’expressions négatives, les autres étant simplement informatifs.
Le nuage des émojis associés aux tweets sur la marque illustre également le ressenti des internautes. Ici, on remarque directement que l’émoji en colère est le plus employé pour parler de la marque sur Twitter.
L’exemple d’Hermès montre que le volume de messages sur les réseaux sociaux n’a pas forcément besoin d’être gigantesque pour entacher la réputation d’une marque. Il suffit, comme c’est le cas ici, que l’affaire soit reprise par une communauté active sur un sujet, par la presse ou par une personnalité influente pour lui donner de la visibilité et ainsi porter atteinte à l’image d’une marque.