Il y a 5 jours, le cimentier français, Lafarge, a été mis en examen. L’entreprise est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes, répondant à l’État Islamique, dans le but de maintenir son activité en Syrie pendant la guerre. Depuis, la cimenterie française a été mise en examen pour « violation d’un embargo », « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ».
Décryptage des récents rebondissements de cette crise sur le web.
Lafarge au cœur de la tourmente : analyse des 24 565 tweets publiés sur l’affaire depuis la mise en examen du cimentier français
Depuis la mise en examen de la compagnie, près de 25 000 tweets ont été publiés par 16 802 internautes en 5 jours, dont la moitié sur la journée du 28 juin (date de l’annonce de la mise en examen).
Sur Twitter, les internautes ont tranché, la société est « complice de crimes contre l’humanité », « terroriste », et a participé au « financement du terrorisme ».
Affaire Lafarge, qu’en disent les médias ?
La presse en ligne et les internautes s’accordent à appuyer le fait que Lafarge est clairement « complice de crimes contre l’humanité ».
Également, même si l’affaire touche principalement la France (60% des messages publiés en français) la crise a également eu une résonnance à l’étranger. Parmi les articles de presse en ligne les plus partagés sur l’affaire nous retrouvons celui de Theguardian.com « Lafarge charged with complicity in Syria crimes against humanity »
Affaire Lafarge : le gouvernement français de l’époque, directement remis en cause par les internautes
Le badbuzz Lafarge a provoqué de nombreux dommages collatéraux. Parmi eux, le gouvernement est celui qui en a le plus fait les frais dernièrement. En effet, le gouvernement d’Hollande a directement été pris à partie par les internautes, notamment l’ancien ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius.
#Syrie. Impunité par contre pour #Fabius et #Hollande qui ont livré des armes aux islamises qui n’avaient de «modéré» que l’apparence !!
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) June 28, 2018
A quand enfin la transparence sur cette question ou une commission d’enquête, comme dans toute vraie démocratie ? https://t.co/WKNMrisNNJ
Syrie : Si Lafarge est mis en examen, pourquoi Fabius et Hollande n’y sont pas mis ?
— Pierre Ponce (@djipipi) June 28, 2018
Je pose la question !!! pic.twitter.com/aqhmpaLH1f
📢📢#BassamTahham : La mise en examen de Lafarge en #Syrie cache la complicité du Gouvernement français :
— Bαttine (@Girolata20) June 29, 2018
"Pourquoi #Sarkozy est poursuivi pour la Libye et Hollande ne l'est pas pour la #Syrie, alors que du temps de Hollande on a reconnu une Opposition syrienne à 2/3 islamiste?" pic.twitter.com/j7seYEFaVs
#Lafarge mis en examen pour complicité de crime contre l’humanité (financement de #Daech)! Et le quai d’Orsay, la Présidence et donc à l’époque #Fabius, #Hollande et #Macron qui savaient et ont laissé faire ? Ils en répondent quand ? https://t.co/ZkZfczuOr6
— Simonnet Danielle (@Simonnet2) June 28, 2018
#Lafarge est mis en examen pour complicité de crime contre l'humanité. Très bien, et Laurent Fabius qui refusait de répondre quand les journalistes lui demandaient simplement s'il était au courant au moment des faits ? pic.twitter.com/3PbQq3uvFd
— NTM le FN 🔻🌿ت (@NTM_FN) June 28, 2018
Hashtags les plus partagés sur l’affaire Lafarge depuis sa mise en examen
Alors qu’il serait logique de penser que le hashtag #daesh (1 019 tweets) est le plus partagé aux côtés de #Lafarge (9 000 tweets), il n’en est rien. En effet, « daesh » est seulement le 6ème hashtag le plus utilisé pour qualifier le badbuzz Lafarge, depuis la mise en examen de l’entreprise. C’est #Fabius (1 300 tweets) qui est le 2nd hashtag le plus utilisé, suivi de près par #Hollande (1 279 tweets). Preuve en est que le gouvernement est directement remis en cause par les internautes.
Cartographie des comptes Twitter s’étant exprimés sur le sujet
Grâce à une veille ciblée sur la mise en examen de Lafarge, à la suite à son accusation de « complicité de crimes contre l’humanité », Visibrain a réalisé la cartographie ci-dessous. Cette-dernière correspond aux comptes ayant généré le plus d’engagement, de discussions et de réactions sur leurs publications, afin d’identifier les acteurs majeurs qui sont exprimés sur Lafarge depuis le 28 juin 2018.
À en juger par l’état de la cartographie, ci-dessus, les groupes restent assez « isolés », c’est-à-dire que dans l’ensemble les communautés ne sont pas interconnectées et qu’au lieu de partager l’opinion des autres, les internautes prennent la parole et donnent leur propre avis sur la crise. Cela démontre également un manque d’interaction avec le « noyau dur » (ici le compte de Lafarge). En effet le compte Twitter de Lafarge n’est quasiment jamais mentionné dans les messages publiés.