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Badbuzz
29/06/2020
Clémence Hutinet
Marketing manager
Face aux différents mouvements de protestation contre le racisme, le géant de la cosmétique l’Oréal a annoncé, samedi, qu’il allait retirer les mots « blanc », « blanchissant » et « clair » de la description de ses produits destinés à uniformiser la peau. Ce qui partait pourtant d’une bonne intention, n’a pas été perçu comme telle sur la Toile. Sur Twitter, notamment, les internautes n’ont pas attendu pour réagir. Immédiatement, une campagne de boycott a été lancée via les hashtags #jarreteloreal ou #boycottloreal.
Visibrain, l'outil de veille des médias sociaux, décrypte la propagation de la crise sur le web.
Comme l’illustre la timeline ci-dessus, l’origine de l’emballement médiatique autour de l’Oréal part d’un communiqué envoyé par la marque elle-même le matin du 27 juin. Aussitôt reprise par les médias, la décision de l’Oréal a tout de suite indigné la twittosphère qui n’a pas hésité à réagir et à manifester son désaccord.
Un premier tweet avec le hashtag #boycottloreal émerge dès 13h08 :
S’en suivent des milliers de publications, créant ainsi un véritable bad buzz pour la marque.
Au total, depuis le 27 juin, le mouvement de boycott génère :
Pour le moment, la firme est restée silencieuse et n’a pas répondu à la vague de critiques.
Parmi les différents hashtags associés au boycott de l’Oréal, nous retrouvons :
La décision de l’Oréal étant motivée par la multiplication des manifestations antiracistes, sur Twitter, le boycott se retrouve associé au mouvement #BlackLivesMatter.
Seulement, certains internautes voient cette prise de position comme une forme de racisme anti-blancs. Ainsi, #RacismeAntiBlanc se retrouve dans plus de 6 000 tweets sur l’Oréal.
Certaines personnalités politiques ont profité de l’affaire pour s’exprimer sur Twitter. C’est notamment le cas de Marion Maréchal, Jean Messiha ou encore Agnès Marion, des personnalités emblématiques du Rassemblement National :
Donc maintenant la simple évocation du mot « blanc » est considérée comme raciste... Entre bêtise et ridicule, nous n’en avons pas fini avec ce délire général... #JarreteLoreal pic.twitter.com/YVnsDK8TjF
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) June 28, 2020
L’Oréal supprime les mots «blanc», «blanchissant» et «clair».
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) June 27, 2020
Demain, Danone ne vendra plus aucun laitage au prétexte que le lait est blanc.
Et Colgate ne commercialisera plus que des dentifrices noirs pour ne pas être raciste.
Ça relève de la psychiatrie.https://t.co/xPkaNr9icR
Effondrement de l’eReputation de #LOréal, dans le monde, depuis le lancement du Haschtag #JarreteLoreal : les dirigeants de la multinationale feraient bien de poser un genou à terre en effet, mais pour se faire pardonner leur stupidité !
— Agnès Marion ن (@_AgnesMarion) June 28, 2020
(Document : source interne) pic.twitter.com/gN92yLtQnP
Mais la classe politique d’extrême droite n’est pas la seule à prôner le boycott de l’Oréal. En effet, d’autres communautés se lient au mouvement. Nous retrouvons par exemple, des journalistes, des écologistes ou encore des psychologues et sociologues.
En plus de boycotter la marque, sur Twitter, les internautes ont trouvé un autre moyen pour montrer leur mécontentement : ils se filment en train de jeter leurs produits à la poubelle.
#JarreteLoreal qui se plie à l’hystérie collective et supprime les mots « blanc », « blanchissant » de ses produits.
— Thaïs (@Tha_is_dcf) June 28, 2020
C’est quoi la prochaine étape, on interdit la publicité pour dentifrices ? pic.twitter.com/oWbGaGSI90
L’Oréal a fait un choix, j’en fais un aussi !#JarreteLoreal pic.twitter.com/ceTdWI9rje
— Aline Bertrand (@AlineB_RN) June 29, 2020
Si L'Oréal ne veut plus de blancs... Moi je ne veux plus qu'ils me fassent bronzer ! #JarreteLoreal#BoycottLoreal pic.twitter.com/Ol3FhN0Hcm
— Snocxuatrom (@lavilledusud) June 27, 2020
#JarreteLoreal et vous ?
— Damoclès (@Damocles_Fr) June 27, 2020
Utilisez le # et postez vos vidéos ! pic.twitter.com/2nOhWgGOJw
#JarreteLoreal pic.twitter.com/TY2PbGk4pJ
— Emmanuelle Gave (@GaveEmmanuelle) June 27, 2020
Même si la majorité des internautes qui s’expriment sur l’affaire vient de France, l’Oréal reste un groupe international. La crise a donc dépassé les frontières. Ainsi, après la France, les internautes viennent :
Cette mondialisation de la crise est confirmée par la revue de presse.
La décision de l’Oréal a rapidement fait le tour du globe. En effet, sur les 7 derniers jours, les articles de presse en ligne les plus relayés sur la marque concernent le scandale. On observe que des médias français, mais aussi, espagnols, thaïlandais ou encore anglais ont diffusé l’information.
« Le groupe L’Oréal a décidé de retirer les mots blanc/blanchissant/clair, de tous ses produits destinés à uniformiser la peau », a indiqué le géant français dans un communiqué marketing racialiste aujourd'hui.
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) June 27, 2020
Donc maintenant la simple évocation du mot « blanc » est considérée comme raciste... Entre bêtise et ridicule, nous n’en avons pas fini avec ce délire général... #JarreteLoreal pic.twitter.com/YVnsDK8TjF
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) June 28, 2020
L’Oréal supprime les mots «blanc», «blanchissant» et «clair».
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) June 27, 2020
Demain, Danone ne vendra plus aucun laitage au prétexte que le lait est blanc.
Et Colgate ne commercialisera plus que des dentifrices noirs pour ne pas être raciste.
Ça relève de la psychiatrie.https://t.co/xPkaNr9icR
En pleurer ou en rire? #LOréal décide de supprimer les mots #blanchissant et #clair de la description de ses produits cosmétiques! Pourquoi ne pas supprimer carrément #blanc et #blancheur du vocabulaire? Ce monde par #démagogie et #lâcheté devient fou! @BFMTV
— Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) June 27, 2020
« Le groupe L’Oréal a décidé de retirer les mots blanc/blanchissant/clair, de tous ses produits destinés à uniformiser la peau », a indiqué le géant français dans un communiqué marketing racialiste aujourd'hui.
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) June 27, 2020
L’exemple de l’Oréal est loin d’être un cas isolé. Chaque jour, sur les réseaux sociaux, des marques font l’objet de critiques négatives. Quand ces critiques circulent uniquement dans un cercle restreint d’internautes, leur impact reste limité. Mais sur la Toile, tout se propage très vite, et un commentaire négatif est bien souvent plus partagé qu’une mention positive. Aucune marque n’est à l’abris d’un bad buzz, d’ailleurs, n’importe qui peut être à l’origine d’une crise, y compris la marque elle-même.
Rester en veille pour être alerté dès qu’une activité anormale survient est primordial ! La veille permet d’anticiper les crises pour mieux les maîtriser voire les éviter, mais aussi, d’identifier les communautés qui s’expriment autour de sa marque.
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