Quelques heures après la cérémonie des Césars et la naissance du #Cesardelahonte sur Twitter, les femmes sortent du silence et racontent les agressions sexuelles qu’elles ont subies lorsqu’elles étaient, ou non, mineures via un nouveau hashtag : #JeSuisVictime.
En l’espace de 3 jours, il explose littéralement sur les réseaux sociaux :
- 146 805 messages avec le hashtag « Je suis victime » sont publiés sur les réseaux sociaux
- Plus de 61 000 internautes se mobilisent autour de ce sujet
- Parmi ces internautes, 21 918 racontent une agression
- 1 objectif commun : dénoncer les comportements abusifs et/ou pédophiles de certains agresseurs et la « société qui banalise trop souvent ce type d’affaire »
L’histoire d’un hashtag propulsé suite à la cérémonie des Césars
Le soir du 28 février, durant la cérémonie, Roman Polanski est récompensé par le César du meilleur réalisateur pour son film « J’accuse ». La Twittosphère s’indigne alors et se mobilise autour du #Cesardelahonte. Dès le lendemain matin, #JeSuisVictime explose à son tour suite au premier tweet d’une internaute :
[TW pédophilie]
— #JeSuisVictime (@Hoe_No_) February 29, 2020
.
.#JeSuisVictime
Une de plus. Une de plus dont a détruit l'enfance, sa vie. Une victime parmi des millions d'autres. Un pédophile parmi tant d'autre encore.
La société ne les punie pas. Elle les protège. Elle les récompense même. Vous mettez nos vies en danger.
#JeSuisVictime sera rejoint 4 jours plus tard par #JaiPasDitOui, qui relance la question du consentement, comme en témoigne le nuage de hashtags ci-dessous :
#JeSuisVictime et #Jaipasditoui : des hashtags qui rappellent #Metoo et #Balancetonporc
Comment aborder le sujet du harcèlement sexuel sans penser à #Metoo ou à #Balancetonporc ? Fin 2017, ces hashatgs ont bousculé notre société grâce aux réseaux sociaux en donnant la parole aux femmes victimes de violences sexuelles.
Pour rappel, en seulement 3 jours, #Balancetonporc c’était :
- 159 278 messages publiés sur les réseaux sociaux
- Près de 59 000 utilisateurs mobilisés autour du hashtag
- Environ 16 000 internautes ayant témoigné sur leur agression ou leur harcèlement sexuel
Ces chiffres sont semblables, même si plus d’internautes s’expriment autour de #JeSuisVictime que sur #Balancetonporc à l’époque.
Témoignages les plus partagés avec #JeSuisVictime :
14 ans, vierge : j'ai cédé et je pleurais pendant, il a eu le culot de dire que j'étais "trop sèche" et ça lui faisait mal.
— la honte (@elozizi) March 1, 2020
15 ans : il a retiré la capote dans mon dos, j'avais dis "capote ou rien". Il m'a dit "tu vois c'était pas si terrible".#JeSuisVictime
1/2
J’avais 6 ans, 7ans #JeSuisVictime https://t.co/LX5lXPOank
— 愛 (@Mathydwr_) March 1, 2020
#JeSuisVictime et je ferais un seul commentaire : mesdames, je vous crois et ce n’est pas à vous d’avoir honte. C’est à lui, à eux.
— cam (@cmlhl_) March 1, 2020
J’avais 15ans , 16ans ça me suivra toute ma vie il est encré en moi j’ai une fille de lui #JeSuisVictime https://t.co/gpb8t7tRov
— ai2s🌹🇸🇳 (@Ndiaya_t) March 2, 2020
quand j'ai voulu porter plainte contre mon violeur on m'a répondu : "il y a une différence entre des viols et le regret d'une relation mademoiselle"
— ecilawolf (@ecilawolf) February 29, 2020
rendez nous crédible,
condamnez les violeurs,
donnez nous de la légitimité,
la france est complice#JeSuisVictime
#JeSuisVictime : des hommes témoignent aussi même s’ils restent peu nombreux
Contrairement aux idées reçues, certains hommes s’expriment autour du hashtag « Je suis victime » (33%) et certains d’entre eux vont même jusqu’à raconter leur histoire :
#JeSuisVictime
— Thomas ☭🔻 (@grevegeneraleee) March 1, 2020
J'ai été violé à l'église pendant le catéchisme par plusieurs prêtres, d'autres ont porté plainte moi je n'ai jamais eu le courage
L'un est mort et les autres exercent toujours, l'Église est complice
#JeSuisVictime de quelqu’un qui aurait dû m’élever, m’éduquer, me protéger... et non m’apprendre à 5 ans comment faire une fellation. Il m’a violé jusqu’à mes 15 ans. Il n’a pas été jugé coupable.
— Éden de St. Anicet ‼️ TWEET EPINGLÉ ‼️ (@mael_pfr) March 1, 2020
C’était « notre petit secret ».
« Petit secret » qui me flingue tous les jours.
allez faire un tour sur le hashtag #JeSuisVictime et sentez vous aussi votre cœur se serrer et la colère monter, le respect d’une femme est pourtant gratuit mais à cause d’actes de certains animaux elles en payent le prix pour toute leur vie
— Kyzer (@tenryubito11) March 2, 2020