Depuis la rentrée 2018, le constructeur automobile Ford est dans la tourmente. En effet, mi-octobre, le groupe américain déclarait qu’il préférait fermer son usine en Gironde plutôt que de la revendre au groupe belge Punch, qui lui avait fait une offre. Plus récemment, le géant de l’automobile a confirmé son refus, déclenchant des dizaines de milliers de messages sur Twitter.
Également la multinationale aurait touché plusieurs millions d’euros d’aides publiques, grâce notamment au CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi), ce qui n’a fait qu’accentuer la colère des internautes.
Alors badbuzz ou simple mécontentement passager sur Twitter ? Visibrain, en tant que plateforme de veille sur les réseaux, décrypte ce phénomène.
Ford : très peu de messages publiés sur Twitter mais une sémantique forte
Ford : peu exposé sur les réseaux sociaux comparé à d’autres crises
Depuis le 1er septembre 2018, moins de 25 000 tweets ont été publiés sur l’usine girondine du constructeur automobile.
Ce qui est relativement faible. Par exemple, c’est 11 fois moins de tweets publiés que lors de la crise Volkswagen, sur le #dieselgate en septembre 2015, qui avait généré près de 290 000 tweets sur une période de temps plus courte.
Également, si l’on compare avec d’autres fermetures d’usines, celle de Ford passerait presque inaperçue. En effet, en avril 2017 la fermeture de l’usine Whirlpool à Amiens avait généré près de 350 000 tweets. Même si le contexte politique de l’époque (venues d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pendant l’élection Présidentielle) avait contribué à la surexposition médiatique de l’usine, on comptait tout de même plus 130 000 tweets rien que sur sa fermeture.
Ford : des hashtags forts pour qualifier le groupe sur Twitter
Sur Twitter, les internautes ont bien compris le pouvoir que les hashtags peuvent avoir sur les marques. Ici, certes peu de messages sont publiés sur l’affaire, mais quasi tous s’accordent à dire que les décisions prises récemment par le groupe automobile sont scandaleuses. Parmi les hashtags qui commentent l’affaire Ford, nous retrouvons par exemple #hypocrites, #boycottford, #scandale, #balancetaford (qui reprend le préfixe du très célèbre hashtag #balancetonporc) ou encore #fordrendlargent (fortement inspiré du scandale qui toucha François Fillon durant la campagne Présidentielle l’année dernière).
Des Emojis tout aussi explicites que les hashtags, qualifient Ford sur Twitter
Top 5 des tweets les plus partagés sur l’affaire Ford Blanquefort
Depuis que Ford a annoncé hier qu’il confirmait son refus de vendre l’usine de Blanquefort et donc sa volonté de la fermer d’ici 2019, les messages ont fusé sur Twitter. Parmi les plus partagés par les internautes nous retrouvons :
Et "Rends le CICE", il a essayé ?#Ford https://t.co/BUhFf1rDzz
— Journal Fakir (@Fakir_) December 13, 2018
Donc #GiletsJaunes avaient raison quand disaient que #CICE ne servait qu’à gaver actionnaires et qu’il fallait supprimer🤔Maintenant que #Ford s’en va avec la caisse et laisse 800 salariés sur carreau ça vous révolte @BrunoLeMaire 😡C’est pas faute de ne pas avoir été prévenu👎🏿 https://t.co/WRSJaJppeB
— Jean-Marc Alric (@jmAlric11) December 13, 2018
Colère et incompréhension chez les salariés de l’usine de Blanquefort, après la décision de #Ford de rejeter l’offre du repreneur belge Punch. 850 emplois sont menacés. pic.twitter.com/MXo487SJNb
— Garo Kevorkian (@ArgoKev) December 13, 2018
Après avoir bénéficié d'aides publiques, #Ford refuse la reprise de l'usine de #Blanquefort et annonce un plan social : il est temps que ces entreprises mondialisées assument leurs responsabilités et que l'Etat exige le remboursement des deniers publics accordés ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 13, 2018
Quand le mec chargé de faire payer les GAFA et de réduire l’évasion fiscale avoue devant le Senat que #Ford ne lui répond même pas au téléphone dans un petit dossier de fermeture d’une usine...#blanquefort #GiletsJaunes #LeRoyEstNu https://t.co/kfR3kDZbu6
— Alicia Pense (@aliciapleure) December 13, 2018