Il y a quelques jours les Etats-Unis rentraient en croisade contre Lenovo. En cause, la préinstallation par le fabriquant chinois du logiciel SuperFish sur certains de ses modèles d’ordinateurs. Ce logiciel permet d’ajouter des publicités sur les pages web visitées par l’utilisateur. Le Department of Homeland Security, assure que le programme rendrait aussi les utilisateurs vulnérables aux attaques.
Quelles proportions a pris l’affaire sur Twitter ? Face à cette déroute, comment communique Lenovo ?
L’explosion de l’affaire SuperFish sur Twitter
L’affaire du logiciel de type adware pré-installé sur des modèles de PC Lenovo est vraiment révélée sur Twitter dans la nuit du 18 au 19 février par @shaver avec ce tweet :
Lenovo installs a MITM cert and proxy called Superfish, on new laptops, so it can inject ads? Someone tell me that's not the world I'm in.
— Mike Shaver (@shaver) 19 Février 2015
Il s’agit d’un des premiers tweets à aborder l’affaire mais aussi d’un des plus repris par des utilisateurs très suivis :
Ce tweet sera également un des plus retweetés de toute l’affaire. Exactement le 5ème tweet le plus retweeté de tous les tweets contenant « SuperFish » :
A partir de ce tweet l’affaire explose sur Twitter avec plus de 221 400 tweets jusqu’à aujourd’hui, contre moins de 10 par jour avant le 19 février.
Une affaire qui s’internationalise rapidement
Le 19 février l’affaire SuperFish occupe à 45% la Twittosphère anglo-saxonne contre 10% pour le Japon.
A J+2, l’affaire reste encore essentiellement la préoccupation des américains bien que les twittos japonais remontent à la deuxième place.
A J+7, les proportions sont stabilisées. Les tweets sur l’affaire SuperFish émanent principalement des Etats-Unis et du Japon. L’Allemagne, l’Inde, le Canada et la France représentent 13% des tweets. A eux quatre ils égalent la proportion de tweets japonais.
En termes de villes en revanche c’est de Tokyo et de Londres que proviennent la majorité des tweets sur SuperFish devant San Francisco.
L’affaire a contaminé les principaux points du globe tout en restant fortement imprégnée du lieu d’origine de la crise, à savoir les Etats-Unis.
La stratégie de réponse de Lenovo
Entre le 19 et le 24 février, l’entreprise chinoise a publié 7 tweets depuis son compte officiel américain (@lenovoUS).
Lenovo s’est exprimée dès le début de la crise avec un premier tweet le 19 février à 15h57, annonçant leur connaissance des faits et leur action. Dans chacun de ses tweets Lenovo fait amende honorable. Le tweet le plus repris est d’ailleurs celui dans lequel la marque s’excuse platement et propose un lien pour supprimer le logiciel SuperFish.
Lenovo s’est notamment exprimée par le biais de Peter Hortensius, son directeur technique, qui après une interview accordée à Mashable vendredi 20 février a renouvelé ses excuses dans une lettre ouverte lundi 23. De ces interventions les internautes ont essentiellement retenu que Lenovo reconnaît avoir exposé ses utilisateurs à des risques et tente désormais de limiter les dégâts, si l’on en croit les deux éléments de langage « users at risk » et « talks damage control » les plus réutilisés dans leurs tweets.
L’insertion d’un logiciel aux effets secondaires douteux sur ses ordinateurs a valu à Lenovo une exposition conséquente sur Twitter. Rapporté par les twittos américains cette affaire s’est rapidement internationalisée tout en gardant une forte dominante anglo-saxonne. Si l’entreprise chinoise a pris publiquement la parole pour s’excuser et proposer des solutions pour désinstaller SuperFish, les internautes ont surtout retenu que Lenovo les avait exposés à des risques de sécurité prévisibles.